Mon voyage dans l'univers du métal a commencé par un stage d’une semaine, où j’ai découvert la puissance du feu et de la forge. Ce qui m’a fascinée, c’est la transformation du métal, cette matière brute que l’on pense dure et figée, et qui devient malléable sous l’effet de la chaleur. La soudure, ensuite, est venue compléter cette révélation, me permettant d'assembler des formes et de créer des œuvres à partir de rien.
À la fin de ce stage, mon désir d’aller plus loin m’a poussée à demander à mon professeur si je pouvais l’assister bénévolement dans son atelier. J’avais par le passé fait un peu de sculpture sur pierre, mais c’est avec le métal que j’ai véritablement découvert ma passion pour la construction. Partir de fragments, assembler, souder… chaque œuvre était un défi, un processus créatif où le chaos se transforme en forme.
Comme pour mes peintures, mes sculptures en métal prennent vie sans croquis ni plans préétablis. Je me laisse guider par la matière, par mes intuitions. Avec la pierre, on casse pour découvrir, avec le métal, on assemble pour créer. Ce travail, très physique, m’a permis de canaliser une énergie intérieure, une forme de colère que j’ai su transformer en art.
Petit à petit, parallèlement à ma pratique du métal, la haute montagne (l’alpinisme) est entrée dans ma vie, me demandant une énergie physique et mentale considérable. Les deux pratiques se sont progressivement intégrées dans ma vie, mais l’alpinisme, avec ses exigences, a pris gentiment le pas sur le travail du métal. Avec la poussière qu’il génère, j’ai dû faire un choix et j’ai arrêté la sculpture, mais cette expérience avec le métal reste en moi, gravée comme un souvenir d’une époque où l’énergie brute, le feu, et l’âme ont fusionné pour donner naissance à des formes nouvelles.








